Quand des lycéens chantent leurs revendications en anglais (La Voix du Nord)

Trois classes du lycée André-Lurçat ont travaillé avec l’association Bougez Rock ces dernières semaines. Ils ont composé eux-mêmes leur texte et ont procédé à l’enregistrement de trois titres qui dénoncent le racisme et les violences faites aux femmes.

Source : La Voix du Nord du 06 mars 2020

Elles s’appellent Nafissa, Cherazade et Lititia. Pendant trois semaines, elles ont composé trois titres avec leurs camarades de classe (deux premières et une terminale) sous la houlette de l’association Bougez Rock et de leur professeure d’anglais, Sophie Boulenger.

« On a dit ce que l’on avait sur le cœur. Il y a des sujets d’actualité qui touchent. Regardez les violences dont les femmes sont victimes. Il faut dénoncer cela. Comme le racisme. Franchement, on avait beaucoup de choses à dire », sourit Cherazade. En tout, 75 élèves ont planché sur ce projet qui reste une première dans l’enceinte du lycée. L’objectif était bien entendu de travailler l’anglais mais aussi d’accrocher les élèves à l’actualité. Le tout avec des professionnels de la musique comme l’artiste Chantãl et ses musiciens, Thomas Desmet et Arnaud Geller. « Le plus dur, cela a été de lancer les idées. Il y a la timidité qui bloquait un peu la machine puis ça a fusé. On a travaillé ensemble les textes en anglais. Il y a eu des exercices de phonétique, puis on a montré le processus de création d’un titre au cours de quatre heures intenses. On est passés par de grands moments de détresse mais aussi de joie. Un vrai voyage humain et de partages », résume Chantal qui a fait beaucoup d’heureux au sein des classes concernées.

À l’image de Nafissa pour qui cela lui a permis de montrer que des talents pouvaient se cacher dans un quartier défavorisé comme Sous-le-Bois. « Le quartier a une mauvaise image et franchement, cela fait du bien de montrer que l’on pouvait faire de belles choses. Cela n’a pas été facile mais c’était une belle aventure. Je suis même déçue que cela s’arrête. On aurait bien voulu continuer  », sourit-elle. Les trois titres compteront dans les moyennes de la nouvelle mouture du baccalauréat. Et au-delà de la note, ils ont aussi marqué les élèves. « Du rock et du rap avec des textes forts. Les élèves ont fait un super boulot. Ils peuvent être fiers », termine Sophie Boulenger qui n’a pas fini de faire la promotion des musiques réalisées par ses gamins.

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